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Nicolas Schlumberger, né à Mulhouse le 28 juin 1782 et mort le 16 janvier 1867, est un industriel alsacien, père de l'industrie textile à Guebwiller, fondateur de la société Nicolas Schlumberger et Compagnie .

Biographie[modifier | modifier le code]

Nicolas Schlumberger est issu d'une famille d’industriels, ses parents Pierre Schlumberger et Catherine Hartmann appartiennent tous deux à de vieilles familles originaires de Mulhouse, où son père est fabricant d'indiennes.
A l'âge de 15 ans après la mort de sa mère, il part étudier en Suisse, à Vevey.
Il fait ensuite son apprentissage dans l'entreprise "Jean Hofer et Cie" dont son père est associé.
Il effectue ensuite de nombreux voyages en Angleterre, où il découvre l’application des méthodes industrielles dans la production textile.
Dès 1806 il projette de fonder sa propre industrie et est attiré par la vallée de Guebwiller pour l'abondance de sa main d'œuvre et l'existence d'une énergie hydraulique facile à maîtriser.
En 1808, il épouse Elisabeth Bourcart fille d’un industriel suisse de le région de Zurich Jean Henri Bourcart (1758-1820) établi à Wesserling dans la vallée de St Amarin et gérant d’ une manufacture de toiles imprimées depuis 1795.[1]
Il acquiert la même année un vieux moulin à foulon dit "Bleichenmühle" situé en amont de la ville sur le canal de dérivation de la Lauch [2]
En 1810, associé à son beau père il installe sa première filature de coton à Guebwiller.
Il développe ,jusqu’ à son retrait, ses activités industrielles dans le domaine de la filature et de la construction de machines textiles et s’impose comme la figure majeure de l'industrie du textile à Guebwiller.[3]
En 1865, malade, il se retire des affaires et laisse la direction de son entreprise à ses fils.
Nicolas Schlumberger meurt le 16 janvier 1867.

L'industriel[modifier | modifier le code]

N.Schlumberger débute son activité industrielle en 1808 avec l'acquisition de la Bleichenmüle[4], deux ans après, il construit une première filature de coton de 10 000 broches à proximité de ce moulin en association avec son beau père Jean Henri Bourcart sous la raison sociale N. Schlumberger et Cie (NSC)[5].
En 1818 suite à plusieurs voyages en Angleterre, d'où il rapporte les plans de machines textiles cousues dans la doublure de ses habits, il se lance alors dans la construction de ses propres machines-outils textiles et installe la première machine à vapeur du Florival. [6]
La même année Nicolas Schlumberger s’assure 50% des parts et décide de développer son activité textile en élargissant son association à son frère Daniel et à son beau frère Jean-Jacques Bourcart.
En 1822 une nouvelle filature dotée des premières Mule-Jennies voit le jour.
En 1825 l’atelier de construction mécanique est agrandi afin de permettre la vente à d’autres usines [7]
Le souci de l’innovation technique est permanent chez Nicolas Schlumberger qui est constamment attentif à la modernisation de l’outillage de ses fabriques.[8] ce qui lui permettra de supplanter l’autre géant industriel guebwillerois du textile ,l’entreprise Ziegler Greuter qui compte près de 2000 employés à la même époque mais qui ne survivra pas à la grande crise de l’industrie cotonnière de 1826[9].
Cette modernisation est assurée par le recrutement d’ingénieurs innovants et compétents :

  • En 1818 Jean François Grün qui dirige l’atelier de construction de machine et fondera en 1832 sa propre usine de construction mécanique à Guebwiller à proximité des usines de Bary (actuel Lycée Deck)
  • En 1832 De Jongh né à Amsterdam formé en Angleterre (où il dirige des usines de construction mécanique à Manchester et participe à la mise au point de la version automatisée de la mule-jenny de Crompton ) qui permet à N .Schlumberger d’introduire les premières self acting mule-jenny dans ses ateliers et qui fondera sa propre filature à Lautenbach .
  • En 1843 l’ingénieur mulhousien Josué Heilmann qui met au point à Guebwiller la première peigneuse mécanique dont le brevet est déposé en 1843 par l’entreprise NSC et qui est encore utilisée de nos jours . [10]

Les établissements Schlumberger s’imposent rapidement sous la Restauration comme les plus importants de Guebwiller et même d’Alsace par le nombre de leurs employés qui passent de 250 en 1810 à 800 en 1825 et plus de mille après 1830.

L'homme politique[modifier | modifier le code]

Nicolas Schlumberger est aussi un homme politique.
En 1820, il entre au conseil municipal de Guebwiller dont il est pendant 45 ans un membre très actif et très influent.
De 1819 à 1861 il est conseiller général du Haut-Rhin avec une courte éclipse sous la IIe République, Conseil qu’il présidera même de 1832 à 1833[11].
En parallèle de ces mandats électifs Il est aussi extrêmement actif en tant que membre et président de la Délégation cantonale de l’instruction publique , du Comice agricole du canton de Guebwiller où il s’investit dans le développement de la viticulture et de l'irrigation et du conseil des inspecteurs du travail.
En 1855, il est nommé Officier de la Légion d'honneur[12].

Le Philanthrope[modifier | modifier le code]

Protestant calviniste , libéral et membre d’une loge de franc maçonnerie mulhousienne Nicolas Schlumberger met également sa fortune au service de l’amélioration des conditions de vie de ses ouvriers.
Dans le sillage de son beau frère et associé Jean-Jacques Bourcart, il s’engage dans le développement d’une protection sociale à travers la création de nombreuses associations mutuelles couvrant les risques liés à la maladie, aux accidents et à la vieillesse. Système d’assurance complété par une coopérative d’achat de produits de première nécessité en 1830 et d'une caisse du pain gérée par les ouvriers eux mêmes .[13]
Il finance également la construction d'écoles et d'ateliers de secours pour les ouvriers malades.[14]
En 1848 l’entreprise Schlumberger compte quatre organismes de solidarité[15].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Guebwiller éditions Corpur Juin 1982
  • Deux siècles d'industrie textile dans le Florival Maison de la Presse Guebwiller 4e trimestre 2001
  • Guebwiller et le Florival Bulletin de la société Industrielle de Mulhouse no 787 1982


Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Guebwiller et le Florival Bulletin de la SIM no 787 p 86
  2. Deux siècles d'industrie textile dans le Florival p 68
  3. Guebwiller éditions Coprur p 78
  4. Deux siècles d'industrie textile dans le Florival p 68
  5. Deux siècles d'industrie textile dans le Florival p56
  6. Guebwiller Editions Corpur p 78
  7. Bulletin de la Société Industrielle de Mulhouse no787 Guebwiller et le Florival p 87
  8. Bulletin de la Société Industrielle de Mulhouse no787 Guebwiller et le Florival p 87
  9. Guebwiller et le Florival Bulletin de la SIM no 787 p 85
  10. Deux siècles d'industrie textile dans le Florival p 56
  11. Guebwiller et le Florival Bulletin de la SIM no 787 p 93 p
  12. Bulletin de la Société Industrielle de Mulhouse no787 Guebwiller et le Florival
  13. Guebwiller et le Florival Bulletin de la SIM no 787 p 95 De la capitale seigneuriale à la Mulhouse des Vosges JM Schmitt p 95
  14. Bulletin de la Société Industrielle de Mulhouse no787 Guebwiller et le Florival p 95
  15. Guebwiller éditions Coprur Guebwiller un destin inassouvi Georges Bischoff p 92